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3 juillet 2011

Non au protectionnisme, Oui au pacte productif..

Le programme économique du Front national plongerait donc la France dans la récession et réduirait à la fois les emplois et le pouvoir d’achat de salariés français.

A l’inquiétude des salariés, et notamment des ouvriers, pour leurs emplois menacés par les délocalisations et le dumping commercial ou monétaire, l’extrême-droite répond par le rétablissement des droits de douane et la sortie de l’euro.

La mise en place de ces réponses simplistes serait catastrophique pour notre économie et nos salariés.

Le rétablissement de mesures protectionnistes à nos frontières, ce qui reviendrait à dénoncer nos engagements européens, se traduirait par des mesures de rétorsions de nos partenaires qui fermeraient à leur tour leurs frontières à nos exportations. Rappelons que 25 % des salariés français travaillent pour l'exportation.

La seconde conséquence en serait le retrait de France des investisseurs étrangers. Les investissements étrangers ont créé plus de 31.000 emplois en France en 2010. Près d'un quart de l'effectif salarié du secteur industriel est employé par des filiales de groupes étrangers.

Quant à la sortie de l’euro, elle se traduirait par une crise de confiance immédiate dans notre monnaie et donc sa dévaluation, ce qui renchérirait le coût de notre dette extérieur.

Selon la banque ING une sortie unilatérale de la monnaie unique se traduirait pour la France par une contraction de 4 % de son PIB la première année, et de 10 % sur trois ans, le taux de chômage bondissant à près de 14 % de la population active.

Le programme économique du Front national plongerait donc la France dans la récession et réduirait à la fois les emplois et le pouvoir d’achat de salariés français. Il conjugue donc irréalisme et démagogie.

En réalité, la lutte contre les délocalisations et le dumping passe par le réarmement industriel de la France et par la réhabilitation du rôle économique de l’Etat.

Pour ce faire, la France doit se doter d’un pacte productif prenant appui à la fois sur les collectivités territoriales, qui sont à l’origine des trois quarts des investissements publics et les PME, qui sont les créatrices d’emplois situés sur le territoire national.

La comparaison avec l’Allemagne est éloquente. Notre pays dispose de beaucoup plus de grands groupes, qui ont une stratégie mondialisée et qui délocalisent leurs emplois à l’étranger, alors que l’Allemagne dispose de beaucoup plus de PME ancrées dans les territoires qui exportent et créent des emplois locaux.

L'accompagnement de nos PME, notamment dans le secteur industriel, est donc indispensable.

C’est pour cela que nous proposons :

- l’abaissement du taux d’impôt sur les sociétés sur les bénéfices réinvestis, celui sur les bénéfices distribués aux marchés financiers étant relevé,

- le recentrage du crédit d’impôt recherche sur les PME industrielles,

- la création d’un plan d’épargne industrielle (PEI) qui permettra de collecter et d’orienter l’épargne des Français vers les PME industrielles,

- le retrait des différentes aides publiques (exonérations de cotisations sociales, crédit d’impôt recherche…) aux entreprises qui suppriment des emplois, alors qu’elles réalisent des profits.

Ces actions devront être relayées au niveau européen.

Il convient ainsi de soutenir le projet de Small business Act de la Commission européenne, pour qu’une partie des marchés publics de l’Etat et des collectivités locales soit réservée aux PME.

De même, nous militerons pour que l’entrée libre sur le marché européen soit réservée aux produits des Etats respectant les normes sociales et environnementales, et ce afin de lutter contre le dumping commercial pratiqué par les pays émergents.

Surtout, nous proposerons à nos partenaires d’émettre des emprunts européens (eurobonds) afin de financer les investissements du futur (réseaux de transport d’énergie, réseaux numériques, biotechnologies...) et les champions industriels de demain.

Enfin, le taux de l’euro devra être géré, afin de lutter contre le dumping monétaire des Etats-Unis et de la Chine. Nous demanderons que le Conseil des ministres de la zone euro définisse la politique de change de l'euro et la mette en œuvre en coordination avec la BCE.

La solution n’est pas dans un retour en arrière nostalgique, mais dans une stratégie volontariste de préparation du futur.

Dominique Villemot

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