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7 juillet 2011

La pénibilité au travail et ses conséquences sur l’espérance de vie

Les ouvriers vivent moins longtemps et avec plus de difficulté dans leur vie courante : à 35 ans, on sait qu’un ouvrier vivra 6 ans de moins qu’un cadre. Si l’on prend l’espérance de vie en bonne santé, sans incapacité (c’est-à-dire sans problèmes de vue ou de mobilité par exemple), l’écart est de 10 ans.

Un consensus intersyndical a permis de cibler 3 facteurs de pénibilité qui diminuent l’espérance de vie: les travaux physiques, le rythme de travail, l’environnement agressif (bruit, produits toxiques…)

La pénibilité en chiffres :

. 35% des 50-59 ans déclarent avoir été exposés à la pénibilité pendant 15 ans au moins.

. Un ouvrier non qualifié sur deux cumule 4 facteurs de pénibilité.

. 3,3M de Français travaillent de nuit.

Exemples concrets :

- Un maçon sera confronté à plusieurs facteurs de pénibilité dans son travail : port de charges lourdes, postures fatigantes, travail en extérieur…

- Une infirmière ou un policier qui travaille de nuit augmente le risque de trouble du sommeil, d’anxiété, de dépression, de troubles cardio-vasculaires…

- L’ouvrier qui fait les 3 huit, la caissière qui manipule des tonnes de produits par jour ou le téléconseiller qui n’a pas le temps de souffler entre 2 appels sera exposé à des troubles musculo-squelettiques (ça touche 1 Français sur 10) ou des accidents cardio-vasculaires.

Que faire ? Pour une réponse adaptée à chaque étape de la carrière

La méthode de l’examen médical individualisé que propose le gouvernement n’est pas adaptée à la réalité de la pénibilité dont les conséquences n’apparaissent souvent qu’à long terme (développement de cancers, accidents cardio-vasculaires, diminution de la mobilité).

En amont, renforcer les mécanismes de prévention :

Droit au reclassement dans l’entreprise/la branche, formation qualifiante, mesures en matière de droit du travail (limiter la durée d’exposition, temps de récupération supplémentaire). Le financement de l’Etat doit être complété par un système de bonus/malus pour les entreprises.

Lorsque la prévention n’a pas fonctionné, une compensation doit être accordée.

Au préalable, il faut créer un carnet de suivi du parcours professionnel permettant de retracer les expositions à la pénibilité en se fondant sur les 3 facteurs de pénibilité reconnus unanimement par les syndicats. Dès lors, la réponse doit être graduée :

- Un dispositif de transition de fin de carrière pourrait être proposé aux salariés moins fortement exposés à travers un temps partiel.

- Un droit à la retraite anticipée proportionnel à l’exposition aux facteurs de pénibilité qui pourrait regrouper, outre les victimes de la pénibilité, les carrières longues. Très coûteux, il doit être cofinancé par l’Etat et les entreprises. Il constitue une juste réparation au dommage causé à la santé du salarié.

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