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6 juillet 2011

le Gouvernement est hors-sujet, il doit revoir sa copie

Une fois de plus, et comme on pouvait hélas s’y attendre, le Gouvernement a préféré le faux-semblant à la réforme, l’effet d’annonce à l’annonce suivie d’effets.

Il s’agit pourtant ici d’une question grave qui touche aux principes d’égalité devant le droit à la retraite et devant la santé au travail. Est-il encore besoin de rappeler la double peine qui frappe aujourd’hui des milliers de travailleurs en France, victimes à la fois d’une moindre espérance de vie et d’une espérance de vie en bonne santé plus courte que la moyenne des salariés? Les chiffres sont connus de tous, il s’agit désormais d’y apporter des réponses.
 
Celle du Gouvernement passe totalement à côté de l’enjeu ici posé. L’espoir nous était pourtant permis quand, au mois de mai dernier, le Ministre du travail déclarait : « Nous nous appuierons sur la définition des partenaires sociaux qui ont privilégié l’approche par les facteurs d’exposition qui est la seule possible ». Quelques semaines après seulement, il se reniait et optait pour une approche individuelle. En quoi consiste-t-elle ? A confondre pénibilité et invalidité en évaluant au cas par cas l’état de santé d’un salarié au regard des critères d’invalidité.
 
L’option ainsi choisie va à l’encontre de tous les rapports et études effectués depuis dix ans, en particulier par les services-même du Ministère du Travail qui ont établi que plus de deux tiers des cancers professionnels ne se révèlent qu’après 60 ans. Or, par la force des choses, l’examen individuel effectué au cours de la carrière d’un salarié est incapable d’en tenir compte! Aussi la réforme choisie par le Gouvernement ne concernera au mieux que 1,5% des salariés et le report de l’âge légal à 62 ans ne ferait qu’accroître la pénibilité quotidienne du travail des oubliés – majoritaires – de ce dispositif. On l’aura compris, la vision du Gouvernement se réduit une fois de plus à une approche comptable qui interdit toute dépense, fût-elle dédiée à la santé des travailleurs.
 
Alors quelle alternative proposer ? Deux principes fondamentaux du socialisme doivent comme toujours nous guider : l’égalité et le progrès.
 
L’égalité, cela consiste à compenser le préjudice subi par les salariés en termes d’espérance de vie du fait de la pénibilité de leur travail par un droit anticipé à la retraite. La durée de cotisation devra donc être réduite pour ces salariés afin que chacun d’entre eux puisse profiter de sa retraite en bonne santé. Mais disons la vérité là aussi, cette solution sera coûteuse et nous devrons dire comment la financer.
 
Le progrès, c’est de faire en sorte qu’à terme, la pénibilité au travail disparaisse car au-delà de la mise en place d’un dispositif de retraite anticipée indispensable à court terme, c’est bien là l’objectif vers lequel il faut tendre. Pour cela, des mécanismes de prévention doivent être créés ou renforcés : droit au reclassement dans l’entreprise (ou la branche), formation qualifiante, mesures en matière de droit du travail(limiter la durée d’exposition, temps de récupération supplémentaire)…etc. Les pistes sont nombreuses et leur financement passe par non seulement par l’Etat mais aussi par les entreprises à travers un système de bonus/malus.
 
La droite dira que cette réforme est coûteuse, la gauche lui répondra que la santé des travailleurs est à ce prix.
 
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