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5 juillet 2011

Les femmes, premières victimes de la réforme des retraites

Le gouvernement a annoncé les mesures qu’il compte adopter dans le cadre du projet de réforme des retraites. Sitôt dévoilées, elles ont à juste titre suscité les critiques les plus vives de l’opposition qui reproche au gouvernement de faire reposer l’essentiel de l’effort demandé aux Français sur les plus modestes, les plus faibles d’entre eux. Parmi eux, des femmes, le plus souvent. Déjà injustement pénalisées dans le système actuel, elles seront les plus fragilisées par la réforme du gouvernement.

Quelle est la situation des femmes aujourd’hui au regard de la retraite ? En France, la protection sociale en général et le système de retraite en particulier sont intimement liés à la carrière des salariés, et donc à leur situation au regard de l’emploi. Il n’est donc pas surprenant hélas de constater que, discriminées en termes d’accès et de qualité de l’emploi, les femmes le soient aussi en matière de retraite.

Quelques chiffres suffisent à démontrer l’ampleur de cette inégalité. Si l’on écarte les éléments non contributifs du système, la pension moyenne d’une femme représente environ 58% de celle d’un homme (825€ contre 1426€), et 57% des bénéficiaires du minimum vieillesse sont des femmes. On observe en outre qu’elles partent à la retraite en moyenne deux ans plus tard que les hommes. Pour les retraitées vivant seules, la situation est alarmante.

Les causes de ces inégalités sont hélas bien connues : interruptions de carrière pour s’occuper des enfants faute de modes de garde en nombre suffisant, inégalités de salaire de 20% par rapport aux hommes, chômage, précarité de l’emploi, temps partiel (c’est le cas de 30% des femmes pour 5% des hommes)…etc.

Devant de telles injustices, nous étions en droit d’attendre de la part du gouvernement des mesures fortes en matière de solidarité et de justice envers les femmes. A ce jour, une seule mesure a été annoncée : la prise en compte dans le salaire de référence de l’indemnité journalière perçue pendant le congé maternité. Une « mesurette » au regard des enjeux posés.

Mais le plus grave est ailleurs. Si le report de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans est injuste pour de nombreux travailleurs, on oublie trop souvent son corolaire: le report de l’âge légal de départ à taux plein à 67 ans. Là où le maintien du plancher des 60 ans est essentiel pour permettre aux salariés ayant cotisé 40 ans de pouvoir toucher leur retraite, celui des 65 ans est indispensable pour ceux qui, à l’inverse, ne sont pas parvenus à atteindre le nombre suffisant d’annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein. La justice sociale passe tout autant par le respect des carrières longues que par la solidarité envers les carrières courtes

Parmi ces travailleurs pour qui l’âge de 65 ans représente la seule chance de bénéficier d’une retraite à taux plein, on retrouve en grande partie des femmes. On sait que seules 40% d’entre elles parviennent à faire valoir une –modeste- retraite à taux plein contre 85% des hommes. Or, près d’une femme sur trois attend 65 ans pour en bénéficier.

Les socialistes doivent dénoncer de toutes forces ce recul inacceptable qui constituera in fine une source supplémentaire d’appauvrissement pour les femmes.

Une autre politique est possible, des solutions existent. Elles exigent des réformes en amont pour réduire les inégalités tout au long de la carrière professionnelle mais également des mesures en matière de retraite comme l’augmentation du minimum vieillesse, l’adaptation du calcul du montant des pensions à la durée de la carrière, l’extension du principe de réversion à d’autres types de conjugalité que le mariage et évidemment le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à taux plein à 65 ans.

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