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9 juillet 2011

L'Europe de la défense : la faiblesse ou l'exigence

Parler de défense européenne reste une gageure tant cette idée, pourtant défendue depuis de nombreuses années, semble aujourd'hui étrangère aux préoccupations des européens.

Or, on l'oublie trop souvent, les zones majeures de tension – mises à part quelques exceptions asiatiques et latino-américaines - se situent au pourtour de notre continent. Ainsi, l’Iran, en proie à ses velléités nucléaires et dont le Président Mahmoud Ahmadinejad s'est récemment rendu au Liban, est là pour nous rappeler l’acuité de la menace qui pèse sur nous.

La difficile reprise des négociations au Proche-Orient entre Israéliens et Palestiniens et la guerre qui s’enlise en Afghanistan sont autant de points de conflits irrésolus sur lesquels l’Europe en tant que puissance n'exerce aucune influence tangible.

Alors, que fait-elle donc ? Ou pour être plus précis que font les Gouvernements européens pour renforcer le rôle de l'Union sur la scène internationale ?

Bien sûr, suite au Traité de Lisbonne, il y a la mise en place du service d’action extérieure qui va trouver sa concrétisation dans le prochain budget européen en préparation pour 2011. Mais, cet embryon de diplomatie européenne connaît les pires difficultés à se mettre en route, alors qu’à Deauville Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Dmitri Medvedef intègrent, au sein de l'Otan, le débat sur le bouclier anti-missiles proposé par les américains.

Quant à l’entrée de la France dans le commandement intégré de l'Alliance atlantique, elle n’a débouché sur aucune contrepartie en terme d’avancée vers l’Europe de la défense.

Reste l’accord franco-britannique pour la défense qui permet des progrès significatifs sur le plan industriel et en matière de mise en commun des moyens militaires. On pourrait s’en réjouir si seulement cette démarche débordait du cadre bilatéral et d'une logique strictement intergouvernementale. En l'état, elle ne comporte aucune dimension européenne réelle.

Le pire dans ce moment particulier est de voir que, sur la question cruciale de l’Afghanistan, où plusieurs pays européens sont présents avec des troupes sur le théâtre des opérations, aucune stratégie commune n'est même recherchée. Chaque capitale met en œuvre sa propre politique et évoque, « last but not least », des calendriers de retrait de ses forces en dehors de toute négociation européenne.

Il me semble donc indispensable de reprendre tout cela à la base et de considérer en particulier que le théâtre d’opération afghan doit être un moyen de relancer un processus de coopération à l’échelle européenne.

Pour les pays européens présents en Afghanistan, il est urgent de redéfinir collectivement un processus de retrait concerté. Resté « en rade », leur projet de défense s'en trouverait relancé et dynamisé. En ce qui me concerne, je suis persuadé qu'il en va de notre capacité à faire entendre notre voix et de notre aptitude à peser sur une politique toute entière définie par les Etats-Unis.

Européen convaincu, il m'apparaît clairement qu’il n’y aura pas d’Europe politique sans une Europe de la Défense, et qu'il n'y aura pas, non plus, d'Europe de la défense sans une Europe diplomatique. C'est un immense chantier. Et tandis que le monde recèle sa part de dangers, il nous incombe de disposer de tous les moyens nous permettant de concourir à son équilibre.

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